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Ne m'en veuillez pas, je ne suis pas historienne. Mais ... si l'Histoire appartient aux spécialistes, l'Emotion , elle, appartient à tout le monde...

dimanche 3 août 2008

22) Et Marie ...

Et Marie dans tout ça...
Elle n'a appris la mort de son fiancé qu'en septembre 1944 !




Presque un an sans nouvelles et elle apprend sa mort dans le tramway, par la bouche de Mme A. qui lui présente ses condoléances pour le décès de son fiancé Edouard.


Depuis que je sais cela, j'essaye de m'imaginer ce qu'a pu traverser cette jeune femme.


L'attente,la peur, puis l'incompréhension très certainement.


Par son neveu et sa nièce j'ai su qu'elle était de santé fragile, et par hasard ou par coïncidence, moi je penche pour la seconde solution, elle contracta la fièvre typhoïde quasiment au même moment que l'accident fatal de son fiancé.


Comme Tristan et Iseult , ces deux êtres ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre.










Leurs vies ont été brisées .... en plein vol.


Je sais maintenant aussi pourquoi Marie n'a appris la nouvelle que si tard, c'est uniquement parce que sa famille craignait qu'elle ne la supporte pas et la lui avait tout ce temps cachée.


Dans le désarroi chacune,nos deux familles se sont ainsi éloignées pour longtemps.

Hommage

En 1945, le père d'Edouard meurt à son tour, de chagrin sans doute. Il ne s'était jamais remis de la mort de son dernier fils. Lui qui représentait tant pour ce père, s'en était allé, emportant avec lui une époque désormais révolue.


Ce poème est de ma Grand -Mère Simone Bernard.

Hommage

O vous, Père, César, Alice, Jeanne et Marthe,

Qui êtes si durement blessés dans votre amour,

De stérile fierté que chacun se départe:

Il est bon de pleurer quand le coeur est si lourd...

Je sais votre douleur et je suis impuissante,

Seule à vous consoler; ma pensée est à vous...

Et je souhaite aussi que votre âme pressente

Le sentiment profond qui se forge entre nous.

Les mots ne disent pas toujours bien ce que l'âme

Ressent infiniment : ils sont pauvres et vains...

J'ai souffert avec vous; comme vous je réclame

L'orgueil d'avoir aimé votre Edouard aux yeux bruns.

L'honneur de votre nom a acquis la noblesse

Au prix de la douleur: c'est terriblement beau

De donner l'un des siens en sa pure jeunesse

Quand la Maman déjà fut reprise trop tôt...

D'un bel enfant chéri et d'un aimable frère

D'un oncle bien aimé et d'un cher camarade,

D'un héros généreux que nous ravit la guerre

Pieusement nos coeurs gardent le souvenir.

24/28 Avril 1944


Sur ce poème si beau je termine le récit de la courte vie de mon grand oncle Edouard DION.
Il reste encore à découvrir et le chemin est long, parsemé d'embûches; mais je suis fière du travail accompli.